CHIRURGIE ENDOCRINIENNE
SURRENALECTOMIE
Définition et anatomie : Les glandes surrénales, au nombre de deux (droite et gauche), sont chacune située au-dessus du rein correspondant.
Ces deux organes sont des glandes dites endocrines parce qu'elles produisent des hormones. Ces hormones surrénaliennes sont impliquées dans la commande de la tension artérielle, l’équilibre ionique du sang, l'utilisation de l'eau dans le corps, l'utilisation du glucose et la réaction de stress. Produites par les surrénales, elles sont de différents types : le cortisol, l'aldostérone, les hormones du stress (adrénaline notamment) et une petite fraction des hormones sexuelles (oestrogènes et androgènes).
La cause la plus fréquente d’intervention d’ablation d’une glande surrénale est la production excessive d'hormones par une tumeur située dans cette glande. La plupart de ces tumeurs sont de petit volume et correspondent à des lésions bénignes. L’ablation de la surrénale peut également être nécessaire en cas de lésion de grande taille ou de risque de cancer. Les tumeurs surrénaliennes malignes sont rares.
Déroulement de l’intervention : Certains patients peuvent avoir besoin d’une préparation préopératoire médicamenteuse pour contrôler les symptômes de la tumeur, tels que l'hypertension.
Elle est réalisée sous anesthésie générale et le plus souvent par cœlioscopie. (Opération réalisée avec l’aide d’une caméra et de petites incisions allant de 5 à 15 mm, parfois moins). Les vaisseaux de la glande sont identifiés et ligaturés ou clippés, la glande est ensuite libérée de ses attaches avec le rein en emportant la graisse autour. Une fois la glande surrénale libérée, elle est placée dans un petit sac et extraite par une des incisions. Il est presque toujours nécessaire d'enlever la glande surrénale en entier afin d'éviter tout risque de récidive.
Dans un nombre restreint de cas, la chirurgie coelioscopique ne peut être menée jusqu’à son terme. Dans cette situation, l'opération est poursuivie en chirurgie ouverte. On parle de conversion.
Suites de l’intervention : Quand elle est réalisée sous cœlioscopie, les suites sont le plus souvent très simple, la réalimentation et le levé sont autorisé dès le soir même. Les perfusions sont retirées le lendemain et la sortie se fait généralement au deuxième jour postopératoire mais peut parfois être anticipée. Selon la maladie initiale, un traitement hormonal substitutif pourra être prescrit, à ce moment-là, un médecin endocrinologue vous verra directement en hospitalisation.
Risques et complications :
Dans la majorité des cas, l’intervention qui vous est proposée se déroule sans complication. Cependant, tout acte chirurgical comporte un certain nombre de risques et complications décrits ci-dessous. Certaines complications sont liées à votre état général et à l’anesthésie ; elles vous seront expliquées lors de la consultation préopératoire avec le médecin anesthésiste ou le chirurgien et sont possibles dans toute intervention chirurgicale. Les complications directement en relation avec l’intervention sont rares, mais possibles :
Pendant l'opération :
- Saignement pouvant nécessiter une transfusion
- Hypertension ou au contraire, baisse de la tension artérielle (surtout en cas de phéochromocytome)
- Blessures d’organes de l’abdomen, notamment du rein
- Conversion en chirurgie ouverte
Après l'opération :
- Hématome ou saignement pouvant nécessiter une reprise chirurgicale
- Phlébite ou embolie pulmonaire
- Epanchement de liquide ou de gaz dans la plèvre pouvant nécessiter la mise en place d’un drain
- Complications digestives : retard à la reprise du transit intestinal ou véritable occlusion pouvant justifier une ré intervention ; ulcère de l’estomac.
- Très rarement, fistule urinaire ou digestive, pancréatite
A distance, comme dans toute intervention abdominale, et malgré la cœlioscopie, peut survenir une éventration plus ou moins importantes ainsi que des brides intra-abdominales pouvant être responsables d’occlusions intestinales.
THYROIDECTOMIE
La thyroïdectomie consiste en l'ablation partielle ou totale de la glande thyroïde, glande endocrine (qui fabrique des hormones) située dans la partie antéro-inférieure et médiane du cou.
Afin que vous soyez clairement informé du déroulement de cette intervention, nous vous demandons de lire attentivement ce document d'information. Votre chirurgien est à votre disposition pour répondre à toutes vos questions.
N'oubliez pas de dire à votre chirurgien les traitements que vous prenez régulièrement, et en particulier Aspirine, anticoagulants... N'oubliez pas de signaler si vous avez déjà présenté des manifestations allergiques, en particulier médicamenteuse. Enfin n'oubliez pas d'apporter, lors de l'hospitalisation, les documents médicaux en votre possession : prises de sang, examens radiologiques notamment.
BUT DE L'INTERVENTION
Cette intervention peut avoir plusieurs buts :
• préciser la nature d'un ou de plusieurs nodules décelés au niveau de la thyroïde.
• enlever tout ou partie de la glande en raison d’un mauvais fonctionnement, non contrôlé par le traitement médical.
• enlever tout ou partie de la glande en raison de son volume et des risques de compression des structures avoisinantes
• prévenir la survenue d’un cancer en cas de risque génétique prouvé (terrain familial de néoplasie endocrinienne multiple)
REALISATION DE L'INTERVENTION
Cette intervention se déroule habituellement sous anesthésie générale. Il est de la compétence du médecin anesthésiste- réanimateur, que vous verrez au préalable, de répondre à toutes vos questions relatives à sa spécialité.
L'incision cutanée est horizontale, située dans la partie basse et médiane du cou, si possible dans un pli cutané naturel.
La longueur de l'incision sera adaptée au type d'intervention ainsi qu'au volume de la glande (goître).
Selon l'intervention proposée, il s'agira de réaliser :
• l'exérèse d'un nodule isolé (énucléo-résection),
• une lobo-isthmectomie, à savoir l'ablation de la
moitié de votre glande thyroïde, • une thyroïdectomie sub-totale, • une thyroïdectomie totale.
Une analyse tissulaire sous microscope du ou des nodules pourra être demandée pendant l'intervention (examen extemporané, avec analyse immédiate mais résultat non définitif et dont la fiabilité n’est pas de 100%) afin de préciser la nature de la tumeur et modifier l’étendue du geste opératoire.
En cas de tumeur maligne, la thyroïdectomie totale est de règle, et sera associée à l'ablation des ganglions situés dans la région du cou d'une part, et le long de la trachée d'autre part, en fonction du bilan initial. Ce geste nécessitera d'agrandir l'incision chirurgicale en cas d’ablation des ganglions latéraux de votre cou.
Un ou plusieurs drains seront habituellement mis en place selon l'importance de l'intervention chirurgicale.
Les soins post-opératoires et la durée d'hospitalisation vous seront précisés par votre chirurgien.
RISQUES IMMEDIATS
Dans les suites immédiates, comme dans tout acte opératoire, une complication hémorragique extériorisée peut survenir ; elle peut nécessiter une ré-intervention pour stopper l’hémorragie.
Un hématome post-opératoire peut être constaté. Il faut souligner la gravité particulière d'un hématome comprimant la trachée pouvant gêner la respiration. Il nécessitera en urgence une nouvelle intervention pour évacuer l’hématome.
La position opératoire peut être responsable de douleurs cervicales habituellement transitoires.
Il peut exister une douleur à la déglutition durant quelques jours.
En cas de thyroïdectomie totale, on peut observer des crampes, des fourmillements dans les mains ou les pieds, liés à un dysfonctionnement des glandes para-
thyroïdes, par chute du taux de calcium dans le sang. Ces troubles sont habituellement transitoires et nécessitent un traitement médical.
RISQUES SECONDAIRES
L’ablation totale ou quasi-totale de la glande thyroïde impose un traitement substitutif à vie pour compenser l'absence de sécrétion hormonale.
En cas d’ablation partielle de la glande thyroïde, il convient de contrôler la sécrétion thyroïdienne par un bilan biologique réalisé à distance de l’intervention (en fonction des résultats, une hormonothérapie pourra être prescrite).
La cicatrice peut présenter des adhérences ou devenir épaisse
COMPLICATIONS GRAVES OU EXCEPTIONNELLES
Tout acte médical, investigation, exploration, intervention sur le corps humain, même conduit dans des conditions de compétence et de sécurité conformes aux données actuelles de la science et de la réglementation en vigueur, recèle un risque de complication.
Deux complications sont particulières à la chirurgie de la glande thyroïde, par atteinte des nerfs récurrents (destinés à l’innervation des cordes vocales) :
- Troubles de la voix : ils peuvent être immédiat ou se manifester secondairement. Habituellement ces troubles sont transitoires. Ces troubles de la voix peuvent s’accompagner de troubles de la déglutition et d’une gêne respiratoire à l’effort.
- Troubles de la respiration: ils peuvent être graves et nécessiter une assistance ventilatoire, voire une trachéotomie ou un geste chirurgical laryngé.
Il convient aussi de mentionner les complications exceptionnelles que sont la nécrose de la trachée en cas de thyroidectomie totale et la fuite de lymphe en cas de geste ganglionnaire associé.